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  Mercredi le 13 mars, 2002

From: rqiiac@cam.org

Développement social, capacity building ou cohésion sociale...
 
Y'a pas si longtemps on parlait de progrès social. Qu'est-ce qui a changé depuis lors ? Autant le progrès économique a cessé d'être vu comme un développement linéaire, fait d'accumulation et de découvertes... autant le progrès social a cessé d'être vu comme une conséquence, une retombée 'naturelle' du développement économique.
 
Pour tenter de répondre à la question posée hier , j'ai cherché un peu avec Google. Et j'ai (re)trouvé quelques sites et documents traitant du développement social, mais aussi du renforcement des communautés, capacity building, du développement durable... Le gouvernement fédéral a même une Direction du développement social, incluant des divisions pour les personnes handicapées, pour la mobilisation communautaire, l'enfance, la famille et les collectivités...
Un petit Guide du développement des collectivités ainsi qu'un guide de l'animateur du développement des collectivités...  (ATTENTION, j'ai dû télécharger les documents et les sauvegarder sur mon ordinateur plutôt que de les ouvrir directement dans le navigateur... à cause de la version PDF de ces documents ?)
 
Le développement social sert aussi à la prévention du crime..."Une stratégie plus efficace pour la prévention du crime comprend des programmes de développement social, principalement à l'intention des jeunes, pour favoriser le développement des personnes, des familles et des collectivités. "
La Banque Mondiale donne cette définition du développement social : "Le développement social est un développement qui est équitable, socialement inclusif et donc soutenable.  Il favorise des institutions locales, nationales  et globales qui sont sensibles, responsables et inclusives et qui habilitent les pauvres et les personnes vulnérables à participer efficacement aux processus du développement."
 
 
 
Tirées des conférences aux Journées Annuelles de Santé Publiques 2001 (JASP) -
 
Qui dit Plan de développement social, dit Évaluation de résultats... pourtant, Michel O'Neil se demande si on ne devrait pas simplement considérer les 'initiatives de développement social et communautaire' comme des paiements de transferts vers les plus pauvres... et oublier l'évaluation ! -
 
Des définitions diverses issues des acteurs du DS de différentes régions (tirées de la recherche de Maurice Lévesque et al. 'Le développement social, le point de vue des acteurs' - :
À Montréal
Projet global, à long terme visant à offrir à tous l'accès aux ressources qui sont essentielles à une vie décente et satisfaisante permettant ainsi le plein développement du potentiel des individus et des communautés.
 
Bas St-Laurent
Processus visant le développement humain, le bien-être de l'ensemble de la collectivité et la qualité de vie communautaire par la participation sociale consciente qui peut mettre en jeu des rapports sociaux conflictuels.
 
Lanaudière
Mobilisation de la communauté, appuyée par l'État dans u projet global visant à assurer des conditions de vie décentes et équitables et l'amélioration de la qualité de la vie quotidienne en tenant compte des particularités des individus, des groupes et des régions. 
Pour sa part Hélène Morais, présidente du Conseil de la santé et du bien-être, toujours à ces mêmes JASP 2001, résume en un court texte les enjeux et suggère une définition : Un ensemble de processus d'amélioration des conditions de vie et des potentiels individuels et collectifs. Après avoir défini les concepts d'amélioration, de conditions de vie et potentiels... elle cernera les 4 processus en cause : lutter contre les inégalités sociales et économiques; adapter les politiques et interventions aux besoins des populations, territoires et groupes; soutenir les communautés dans leurs efforts d'appropriation deleur développement; favoriser la participation sociale. -
 
 
 
Pour les acteurs locaux et régionaux du développement social, dont nous sommes, la conjoncture est cruciale, stratégique :
 
1. La création de l'INSP et l'adoption d'une loi sur la santé publique amèneront l'établissement d'un plan national doté d'objectifs de santé publique, qui seront régionalisés, puis localisés... Un processus de planification doté de ressources importantes. Jusqu'où cette planification centralisée favorisera-t-elle la participation et l'empowerment des communautés et individus ?
 
2. La nouvelle politique du SACA, dont l'implantation devrait passer par un engagement des différérents ministères à soutenir leurs vis-à-vis communautaires sectoriels, conduira-t-elle à une 'sectorisation' encore plus poussée du communautaire, tendance allant au détriment de cette nécessaire harmonisation et interdépendance des politiques... au détriment de l'empowerment des communautés locales-régionales...
 
3. Les nouvelles villes, dont Montréal la Grande au premier chef, remettront-elles en question les processus de concertation intersectoriels (des quartiers ou des villages) construits laborieusement au cours des derniers 7-8 ans... La tendance sera grande de faire l'adéquation entre ces processus locaux et les réminiscences localistes des anciens fiefs municipaux... Ici les partenaires régionaux que sont la santé publique et Centraide, qui ont soutenus ces processus, devraient affirmer haut et fort leur soutien à cette approche de développement social local.
 
 
Si ces trois éléments de contexte peuvent représenter des forces pouvant s'opposer au développement social local véritable... ces mêmes éléments de contexte incluent aussi des forces soutenant le développement social : la santé publique comme partenaire des initiatives de développemetn des communautés (VVS, concertation intersectorielles...); la politique SACA comme reconnaissance accrue du communautaire, et pas seulement sectorisation de celui-ci...
 
C'est dire que nous devrons suivre et 'participer' à ces processus et débats...
 
Finalement, pour revenir à ma question première: comment, aujourd'hui en mars 2002, après les Forums du développement social, les suivis aux forums, et à quelques semaines du bulldozer du 'sommet de Montréal' (pour nous à Montréal en tout cas)... comment faire un plan de développement social local qui serve à autre chose qu'à noircir du papier ? Reformulation: À quelle condition, en évitant quels écueils, un tel plan pourra-t-il servir au développement social ?
 
J'y reviendrai !

10:45:53 AM     

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