Dans un communiqué daté du 17 septembre dernier l'Association des CLSC et CHSLD avouait n'avoir reçu que deux jours plus tôt les paramètres définissant un nouveau programme expérimental visant à soutenir des projets novateurs en matière de partenariat au service des aînés. Le document de la Direction  générale des services à la population du Ministère de la santé et des services sociaux, "Pour un nouveau partenariat au service des aînés", daté du 22 août 2003, établi les buts, objectifs, modalités de financement... et fixe au 3 octobre la date de réception des lettre d'intention de la part des Régies régionales. Des exemples de partenariats sont suggérés dans un autre document du ministère.

Dans deux semaines ! il faudrait avoir établi des partenariats complexes, engageant des institutions et entreprises qui se perçoivent mutuellement comme incompétentes... Soit le ministère a fait couler son projet auprès de ses amis politiques, et que ceux-ci ont eu un temps décent de préparation d'un projet... soit il d'agit d'une autre manifestation de l'inexpérience et du "wishfull thinking" à l'oeuvre dans ce nouveau gouvernement : la volonté politique peut déplacer des montagnes !!

Comme le décrivait avec verve Michèle Charpentier dans son étude récente Priver ou privatiser la vieillesse, les méfiances entre les secteurs publics et privé de l'hébergement ne datent pas d'hier. Et les difficultés de relation ne reposent pas seulement, ni même principalement sur des positions idéologiques : les contraintes légales et financières limitent radicalement l'action des uns et des autres.

Il est probable que le projet du ministère viendra financer les services de santé dans les résidences actuellement dites "sans permis", c'est-à-dire ces résidences privées en situation illicite parce qu'elles hébergent des personnes en perte d'autonomie sans être reconnues comme CHSLD. Actuellement ce sont les CLSC qui sont responsables de fournir les services à ces populations... tant que des places n'ont pas été trouvées en CHSLD. (voir mon court texte sur les Ressources intermédiaires). Seules les résidences étant déjà adaptées physiquement pour une population en lourde perte d'autonomie pourront envisager un tel partenariat qui prend des airs d'improvisation avec ses échéanciers impossibles, ce qui ne prédispose pas aux décisions d'investissements à long terme que supposeraient des projets plus novateurs mobilisant vraiment des partenaires locaux pour une création de nouvelles ressources.

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