Il y a vingt ans, les agriculteurs
étaient deux millions en France.
Aujourd’hui, il faut diviser par quatre. Où en est
la paysannerie
aujourd’hui ? Sans prétendre
être exhaustif sur le sujet, CQFD
s’est attelé à la tâche et
nous voilà avec ce numéro spécial
fleurant
bon le terroir et le maroilles artisanal.
Car malgré tout, rien n’est perdu. Les campagnes
se repeuplent, les
campagnes bougent. Des bagarres vitales s’y livrent,
peut-être moins
archaïques et plus constructives que beaucoup de
résistances urbaines.
Alors que la mythique classe ouvrière, laminée,
atomisée, précarisée,
en est souvent réduite à se battre le dos au mur
contre la
détérioration
accélérée de sa condition, les paysans
semblent
aujourd’hui placés au cœur des enjeux de
l’époque. Menacés eux aussi
d’extinction, ils ont encore à portée
de main les moyens de faire
bouger le monde dans le sens de la bonne vie et de
l’intérêt commun.
Néo-ruraux ou pécores vernaculaires, beaucoup
remettent en questions la
dépendance - devenue traditionnelle - aux banques,
à l’industrie
agroalimentaire et à la grande distribution.
On murmure aujourd’hui que de nombreuses chambres
d’agriculture
pourraient tomber dans les bras de la
Confédération paysanne lors des
élections de janvier 2007. Pour quoi faire ? Que la
Conf’ devienne la
FNSEA du PS ? Ou pour généraliser la
critique en actes des projets
mortifères de la technocratie européenne,
qu’il s’agisse des OGM, de la
PAC ou de la parkerisation du vin ? À CQFD, on
préfère de beaucoup la
deuxième hypothèse, mais c’est pas
gagné : les fesses du plus endurci
des révoltés ont tendance à se
ramollir dans le cuir souple des
fauteuils à
« responsabilités ».
On se souvient...[lire la suite]