J'entendais d'une oreille distraite un reportage à la radio faisant état des pires résultats jamais obtenus en français écrit. Était-ce au Nouveau-Brunswick ou hors Québec? J'ai cru comprendre que c'était chez nous en tout cas! Recherche rapide dans Google, visite chez Dolores, Clément, Jacques et Mario... malheureusement le chou demeure blanc : je ne trouve rien de spécifique à ce sujet.
N'empêche. L'annonce du creux historique atteint en pauvreté de la langue française écrite me fait moins souffrir que d'habitude! C'est qu'il y a un espoir à l'horizon néo-brunswickois et cet espoir s'appelle le Plan d'apprentissage de qualité que la province vient de se donner. Claironné peu avant l'annonce des élections, ce plan d'apprentissage de qualité a surtout été repris par les médias en termes du nombre de nouveaux postes qu'il créera dans les écoles, une perspective limitée à mon avis.
Ce n'est que lors d'une présentation que faisait Roger Doucet, le sous-ministre de l'éducation, dans le cadre du congrès de l'Aptica, que le plan d'apprentissage de qualité a pris vie pour moi. Roger est un ami que j'estime depuis le temps où il habitait Moncton et travaillait à TéléÉducation NB. Toujours aussi terre à terre et passionné de son sujet, il a su présenter avec conviction les objectifs, les fondements et les grands volets du Plan. Un document technique est ainsi devenu une mission de société. Objectif : « ...faire en sorte que le Nouveau-Brunswick se classe au troisième rang au Canada pour ce qui est du rendement scolaire des élèves, du taux d'obtention du diplôme d'études postsecondaires et de la participation des finissants à la formation et aux études postsecondaires. »
La première chose qui m'a frappé est le fait que le Plan d'apprentissage de qualité s'inscrit à l'intérieur du plan global de prospérité à long terme pour la province : il devient ainsi engrenage dans un dessein supérieur et garant de cette prospérité. Autre aspect important de la présentation du sous-ministre Doucet, le fait qu'on ne parle pas seulement d'éducation primaire, secondaire ou universitaire. L'éducation s'inscrit plutôt dans le processus de toute une vie où la petite enfance acquiert une importance primordiale et où l'apprentissage la vie durant tient sa place.
C'est ainsi que soudain on ne parle plus seulement d'éducation mais aussi de la période d'or de l'apprentissage (la petite enfance), de l'importance du milieu familial et des services de garde à ce niveau... Le Plan devient un projet de société qui procède d'une approche holistique de l'apprentissage!
Un seul énoncé de politique sur quatre a été annoncé jusqu'à maintenant : Écoles de qualité, résultats élevés. C'est lorsqu'il parlait de la mise en œuvre de cet énoncé que Roger Doucet s'est longuement attardé à l'objectif « littératie », expliquant l'emphase qu'on y met par le fait que la majorité des études pointent vers cette mesure comme un indicateur fidèle des futures aptitudes d'apprentissage de l'individu. Objectif : « ...que tous les élèves soient capables de lire à la fin de la deuxième année (90 pour cent répondant aux exigences normales pour leur niveau et 20 pour cent d'entre eux dépassant les attentes). »
De fait, il y a plein d'autres informations porteuses d'espoir dans ce Plan d'apprentissage de qualité, « l'augmentation de l'utilisation de la technologie dans la classe pour appuyer l'apprentissage » n'en étant qu'une parmi d'autres. Je me défends bien de vouloir faire de la politique, mais il faut dire que le ministre Lord et son équipe démontrent une attitude résolument avant-gardiste en ce qui touche aux questions d'éducation. Il suffit de voir Bernard Lord entrer dans une salle de conférence et interrompre la présentation pour s'enquérir du fonctionnement de l'écran de projection à crystaux liquides et ses applications en salle de classe pour comprendre qu'il ne s'agit pas là d'une simple attitude électoraliste!
4:37:00 PM 
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