30 décembre, 2002


Internet avec un grand « I »

Étonnant de la part d'un anglophone ! « Mistère » Turow, enseignant au Annenberg School for Communication de l'Université de Pennsylvanie, issu d'une communauté (la communauté anglophone) où la majusculomanie est plus omniprésente que l'air qu'on respire, prétend à populariser la minuscule pour écrire Internet (dixit John Schwartz, New York Times). Ses arguments ? Internet n'appartient à personne et sa démocratisation doit être affirmée par l'emploi de la minuscule. La majuscule évoquerait la marque de commerce, affirme l'homme, propageant ainsi le mythe d'un droit de propriété, alors qu'Internet appartient à tout le monde. Il réclame au  mot Internet son droit à la minuscule au même titre que télévision, radio ou téléphone, unissant le geste de minusculiser Internet à celui de sa reconnaissance comme outil quotidien et populaire, et non plus comme emblème d'une spectaculaire révolution technologique, ce stade étant soi-disant digéré et dépassé.

Je ne suis pas d'accord

Internet, c'est deux choses. Tout d'abord, LE Réseau des réseaux, l'ensemble de toutes les cyberautoroutes que l'on peut chevaucher à l'affût « du » renseignement. Ensuite, du contenu; une masse d'information en perpétuelle croissance, à la fois définie et indéfinissable, de par son accessibilité (à la mesure de l'habileté et de la curiosité du chercheur), sa convivialité et son effervescence. Internet au même titre que téléphone, télévision ou radio ??? Pardon ???

Le téléphone

Le partage s'effectue principalement entre deux interlocuteurs. Trois en manipulant certaines options offertes par son fournisseur. Plusieurs en manipulant davantage les fonctionnalités offertes et certains équipements ou en réservant du temps de conversation et l'utilisation d'un service facturé en sus. Et on parle ici du service téléphonique de base. S.v.p. Le concept ici défendu est celui de la démocratisation... Donc...

La télévision et la radio

Ah oui ? Essayez donc de démarrer votre propre émission, ne serait-ce que sur un réseau communautaire ? Comparable à Internet ? je ne crois pas. Pas du tout. Si l'on est un spectateur passif, peut-être (mais à cela nous reviendrons... lorsque nous aborderons l'accessibilité) mais si on veut participer... cela est une autre histoire, à moins d'être amateur des « insipides lignes ouvertes » ou « forums publics télévisés » et de compter sur le facteur chance. Même alors, votre modeste apport ne s'assurera point la pérennité et pignon sur société. Il s'évanouira dès que vous reposerez votre téléphone ou quitterez le studio, à quelques mémoires de cervelles humaines près, contrairement à l'Internet, qui est réputé pour garder trace de votre passage, certaines fois envers et contre tous, d'ailleurs.

Accessibilité universelle ? Vraiment ?

Pitié ! Tout d'abord, pour accéder à l'Internet, il faut un ordinateur. Pour accéder à la télévision, il faut un téléviseur me direz-vous... Alors soit ! Nous avons l'ordinateur. On ne se demandera ni comment ni pourquoi. Nous l'avons. Il nous faut alors une connexion à Internet. La ligne téléphonique est déjà présente. Pour s'en servir, cependant, en admettant que l'on ait une connexion gratuite, il faut une plate-forme. Les logiciels à code source libre ? Notre (futur ?) internaute est néophyte en la matière (ce qui est loin d'être rare), chef de famille monoparentale (loin d'être rare aussi), budget restreint, très restreint (dois-je réitérer les commentaires précédents ?). Pour télécharger les logiciels, ça me prend une connexion, pour obtenir une connexion, une plate-forme informatique. Je n'ai pas de sous pour acheter la plate-forme, et ni les connaissances ni les amis débrouillards nécessaires pour aller cueillir les logiciels gratos. Je fais quoi ? Alors...avant de me parler d'accessibilité universelle, môssieur le professeur de la tour d'ivoire du Monde universitaire....laissez-moi vous dire une chose, et dans la langue de Shakespeare s.v.p. « Welcome to the REAL World ».

Propriété ? Marque de commerce ?

Pardon Môssieur ? Si c'est pour vous tout ce qu'évoque la majuscule, vous m'en voyez fort déconfite ! Comparer l'Internet au Kleenex et au Frigidaire, c'est le réduire à ce qu'il n'est pas et ne sera jamais. Que seraient l'Amérique, l'Afrique, l'Asie, l'Océanie, l'Europe sans leurs majuscules respectives ? La Terre ? La Voie lactée ? Les constellations de la Grande Ourse ? D'Orion ? Du Cygne ? Du Scorpion ? Internet est, de l'information et de la connaissance (tout azimut), le pays, l'espace, la mer, l'océan, la constellation, le système cybérien, bref, le lieu de l'infini, à la fois défini et sans frontières (au risque de me répéter). Reconnaître son passage à la réalité par opposition à la virtualité (un terme de plus en plus flou et molasse) passe par la reconnaissance de son existence concrète et de sa présence tangible. Il mérite une appellation qui lui est exclusive et qui lui soit reconnue. Il mérite un nom. Propre. Il mérite la majuscule.

La majuscule. À tout seigneur, tout honneur

La majuscule n'est pas un droit de propriété. C'est la reconnaissance. C'est l'être. C'est le lieu. C'est l'Outil. C'est l'unicité. C'est la divergence et la convergence faisant corps, se côtoyant et se complétant. Internet mérite sa majuscule. La majuscule se mérite ou s'achète. C'est vrai. L'Internet a mérité la sienne, non sans mais plutôt au-delà des basses considérations pécunaires.


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Tendances 2002 : le bilan

« En cette veille de la Saint-Sylvestre, l'équipe de veilleurs stratégiques de VDL2 a rédigé son bilan de fin d'année, à la suite des prédictions faites en janvier dernier. Avec un taux de réussite de sept prédictions confirmées sur neuf, il semble qu'il ne sera pas nécessaire de sacrifier une chèvre pour connaître celles de l'année 2003.

À chaque début d'année, dans ce qui est maintenant devenu une tradition bien établie, l'équipe de veilleurs -- composée d'Alain Bidjerano, Gilles Dauphin, Dominic Fortier, Yves Lapierre et Philippe Le Roux -- s'amuse à jouer les prophètes de malheur et à rendre publiques -- sur le site Internet de la firme VDL2 ainsi que dans les pages du noble opuscule que vous lisez en ce moment -- les tendances de la nouvelle année. Inutile donc de dire que, la semaine prochaine, nous examinerons les tendances pour l'année 2003. Mais pourquoi ne pas jeter un coup d'oeil sur celles prononcées au début de l'année qui se termine, histoire de donner une note de passage à ces prophéties des technologies de l'information. » Lire la suite à La taverne du pas très humble (même s'il n'a pas ajouté « Bienvenue aux dames », je me permets d'y retourner ! ;))


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